La saison estivale porte à sa fin, et les Algériens ont apparemment passé leurs vacances au pays, et ce pour diverses raisons qui ont fait que les voyages à l'étranger ont été boudés et les estivants ont préféré rester en Algérie.
Dans une interview au média El Watan, le consultant en tourisme M. Mohamed Bourad a répondu à quelques questions concernant le tourisme en Algérie durant la saison estivale de cette année 2022. Le spécialiste affirme que le tourisme se porte mieux, notamment dans certaines régions où un flux assez important de touristes a été enregistré, « certaines régions ont connu des arrivées en masse d’estivants, les Algériens ont préféré passer leurs vacances au pays », déclare-t-il. Il ajoute cependant que « la capacité en lits n’a pas évoluée, elle est statique, donc c’est la location chez l’habitant qui a connu une nette augmentation avec des prix qui varient entre 6000 dinars et 10 000 dinars maximum ».
À cause d’erreurs organisationnelles de la part de la Tunisie, telles que le test PCR, l’ouverture tardive des frontières ou bien le renchérissement des prix ; la plupart des Algériens « ont passé leurs vacances chez eux », indique M. Bourad.
Agences et hôtels : L'offre n'évolue pas en Algérie
Quand on lui a demandé si les agences et les hôtels ont innové leurs offres, Mohamed Bourad déclare que « l’innovation est absente du fait que nos installations n’offrent pas de grandes opportunités en matière d’animation ». Effectivement, « les familles choisissent les installations les plus adéquates ayant plus d’opportunités à offrir en matière d’animations pour leurs enfants. Cette offre inadaptée aux clientèles est un nœud gordien de toute l’offre balnéaire », affirme le spécialiste.
Les hôteliers ne font appel aux agences que pendant la basse saison (septembre/mai) afin d’augmenter leurs ventes, explique le spécialiste. En effet, « les relations entre hôteliers et agences restent en dessous des minima », il assure que « nous sommes loin des techniques de management qui existent dans d’autres pays entre hôteliers et agences ». Il déclare qu’« en Algérie, l’esprit d’équipe n’existe pas, contrairement à d’autres pays ». Il recommande alors de « repenser les relations agences-hôtels sur de bonnes bases avec une véritable stratégie ».
Le spécialiste pense que cette dynamique a tendance à changer, notant que la clientèle recherche toujours plus de nouvelles sensations. Il ajoute qu’« en Algérie, le balnéaire restera sous pression du fait des carences en lits et il faudra toujours trouver des palliatifs pour équilibrer offre et demande ».
Salon international du tourisme : l’Algérie va-t-elle enfin émerger ?
Le Salon international du tourisme et des voyages (Sitev) s’adressera aux nationaux, quant à l’international « les opérateurs ont intérêt à se positionner sur les marchés de proximité, Europe notamment. Les pouvoirs publics voudront confirmer cette tendance du tourisme local », déclare le consultant touristique. Il estime qu’un salon ne suffira pas afin de relancer la destination et qu’un pack d’actions promotionnelles sera nécessaire, « de la visibilité dans tout pour les acteurs, les investisseurs, les voyagistes et les marchés, professionnaliser le secteur c’est la seule alternative de redonner au tourisme sa dynamique. Il nous faut une politique et des stratégies sur 20 ou 30 ans ».
Prenons les exemples de l’Arabie Saoudite et de la Turquie qui ont mis en place leur stratégie sur les 20 ou trentaine d’années et qui se portent ou se porterons à merveille dans le futur, termine Mohamed Bourad.