Dans l’imaginaire collectif, le naufrage du « Titanic », le plus grand paquebot au monde en 1912, dans l'océan Atlantique Nord, reste le plus grand drame de l’histoire de la marine civile. Pourtant, il existe un autre naufrage survenu il y a 20 ans, où un navire sénégalais a coulé au large du Continent africain, faisant près de 2 000 victimes. Beaucoup ignorent en effet l’histoire du navire « Le Joola », le « Titanic africain ».
Il y a vingt ans survint l’un des plus graves naufrages civils au monde. Le 26 septembre 2002, le navire sénégalais « Le Joola » sombre au large de l'Atlantique, à l’est de l’Afrique, emportant avec lui la quasi-totalité de ses 2 000 passagers. Ce drame a fait rappeler celui qui a eu lieu près d’un siècle auparavant dans l’océan atlantique nord, un certain 14 avril 1912, lorsque le paquebot britannique « Le Titanic » avait coulé faisant plus de 1 500 morts.
À l’occasion du vingtième anniversaire de la tragédie du navire « Le Joola », le journal français Le Monde a publié le 25 septembre, une enquête relatant les péripéties de ce drame. À travers une vidéo de 12 minutes, Le Monde a fait une analyse détaillée des rapports d’enquête, les témoignages de survivants et une modélisation 3D inédite. Le but est de mettre la lumière sur les raisons du naufrage du « Joola » et ses responsables.
Le naufrage du navire « Le joola » a fait près de 2000 victimes
Se basant sur des rapports sénégalais et français, l’enquête du journal Le Monde a mis surtout à nu les nombreuses défaillances ayant causé le naufrage du navire sénégalais « Le Joola » dans la nuit du 25 au 26 septembre 2002. Cette nuit-là, le navire que l’on surnommait « Le Titanic africain » quittait le port sénégalais de Ziguinchor avec à son bord 1928 passagers, dont près de 500 enfants, soit plus de 3 fois sa capacité maximale.
Le navire n’arrivera jamais au port de Dakar, sa destination initiale. Au milieu de la nuit, « Le Joola » sombre au large de la Gambie, pays voisin du Sénégal. Malmené par une forte tempête, le navire appartenant à la marine civile, mais géré par l’armée sénégalaise, n’a pu résister et a fini par couler. Selon des documents de « Veritas », un bureau d’inspection européen, « Le Joola », mis en service en 1990, « n’avait pas validé d’inspection depuis 1991 », indique le journal le Monde.
Faute de travaux d’entretien, le navire subit en septembre 2002 « un retrait de classe ». Le bureau Veritas ne garantit plus qu’il soit navigable, précise le journal français. « Ces problèmes sont connus au plus haut niveau de l’État sénégalais », ajoute la même source. « Les multiples alertes sur l’état du navire ne sont suivis d’aucune décision », précisait-on. Des manquements qui ont fini par causer le naufrage du navire faisant près de 2 000 victimes entre morts et disparus. Seule une soixantaine de personnes sera sauvée de ces eaux froides de l'Atlantique.