Depuis plusieurs mois, les ressortissants établis en France sont confrontés à un véritable cauchemar lorsqu'il s'agit de renouveler leurs titres de séjour. Les délais de traitement dans les préfectures se sont considérablement allongés, plongeant ainsi les demandeurs dans l'incertitude. Cette situation engendre de nombreux problèmes auxquels les personnes concernées doivent faire face, comme l'a souligné Maître Sophie Pochard, membre de la Commission droit des étrangers du barreau de Lyon.
Lors d'une interview accordée à Lyon Capitale, Maître Sophie Pochard a exprimé sa position concernant les retards constatés à la préfecture du Rhône dans la délivrance des titres de séjour. Elle met en évidence les lacunes de cette préfecture et les conséquences néfastes que cela entraîne pour les demandeurs.
Titre de séjour : les demandeurs paient cher les retards de délivrance
Les étrangers qui résident de façon légale en France se retrouvent suspendus de leur travail. « Les conséquences sont nombreuses [...] leur employeur se retrouve tous les trois mois à devoir demander le nouveau justificatif de séjour, et donc il doit parfois suspendre le contrat de travail le temps que le nouveau justificatif arrive », explique Maître Sophie Pochard.
Outre ces répercussions sur le domaine professionnel, cette situation pèse psychologiquement sur les demandeurs. En effet, l'avocate affirme que ceux-ci sont épuisés moralement, car ils sont confrontés à une situation incertaine. « Vous avez de jeunes personnes en France qui ne peuvent pas accéder à un logement parce qu'elles ne peuvent pas signer un bail avec leurs documents qui sont provisoires. Il y a aussi l'impossibilité de se déplacer, alors même qu'on peut être en France depuis des dizaines d'années, voire même (l'impossibilité) de sortir de la frontière avec la certitude de revenir », déclare-t-elle.
L'avocate note que la préfecture du Rhône enregistre des délais catastrophiques et qu'elle n'est pas la seule concernée par cette problématique en France. Selon elle, son échec dans la gestion est dû principalement au manque d'effectif : « je pense qu'il y a un manque de moyens, un manque d'effectif pour gérer ces situations, mais après, il y a aussi clairement des choix politiques dans la façon dont on gère ce qui est là », déclare-t-elle.
En outre, l'avocate reproche à la préfecture en question la non-application des décisions de justice. En effet, de nombreux ressortissants se tournent vers les tribunaux pour obtenir une délivrance plus rapide de leurs titres de séjour, mais la préfecture reste obstinément indifférente à ces décisions.