Des conditions sanitaires alarmantes ont été signalées à la plus grande zone d'attente aéroportuaire de France, située à l'aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle. Les punaises de lit, ces parasites qui se nourrissent principalement de sang humain, ont envahi les lieux, provoquant une situation insupportable pour les personnes qui y sont maintenues en attente d'une régularisation administrative ou d'une demande d'asile.
L'Association nationale d'assistance aux frontières pour les étrangers (Anafé) a alerté l'opinion publique sur la dégradation des conditions dans la zone d'attente de Roissy-Charles-de-Gaulle. Depuis les premiers signalements en février, l'Anafé témoigne que la situation ne cesse de s'aggraver. Face à l'infestation de punaises de lit, l'association a pris la décision de mettre fin à ses missions d'intervention sur place, tout en maintenant sa permanence téléphonique pour apporter une aide juridique aux personnes concernées.
Les punaises de lit peuvent engendrer des conséquences psychologiques et psychiatriques, telles que des troubles du sommeil, de l'anxiété ou un sentiment de panique, comme le mentionne l'Agence nationale de sécurité sanitaire (ANSES) dans un rapport publié mi-juillet. Malgré des mesures prises pour éradiquer les parasites, notamment la création d'une buanderie et la désinfection des chambres à la vapeur sèche, l'efficacité de ces actions est remise en question par l'Anafé en raison du taux d'occupation élevé des chambres dans la zone d'attente.
🪳En 7 jours, Omar a dû changer 5 fois de chambre en raison de l'infestation par les punaises de lit. TOUTE la zone d'attente de Roissy est infestée ! pic.twitter.com/Mz81R6aeuO
— Anafé (@anafeasso) July 27, 2023
La directrice de l'Anafé, Laure Palun, a exprimé son inquiétude concernant le protocole mis en place par le ministère de l'Intérieur depuis octobre 2022. Selon elle, ce protocole s'est avéré inefficace en raison de l'ampleur de l'infestation et du nombre élevé de personnes présentes dans la zone. Elle a plaidé pour la fermeture temporaire du lieu jusqu'à ce que le problème soit résolu.
Ces conditions inhumaines ont été corroborées par l'avocate Sonia Boundaoui, qui a rencontré trois ressortissants marocains maintenus dans cette zone d'attente. Ces derniers étaient « maculés de piqûres » et ont déclaré avoir changé de chambre à plusieurs reprises, ne trouvant aucun répit face à cette infestation. Malgré ces témoignages, le juge des libertés et de la détention n'a pas reconnu d'atteinte au droit à la vie et à la santé ni de traitement inhumain et dégradant, lors d'une audience sur la prolongation de leur maintien en zone d'attente.
À ce jour, la zone d'attente de Roissy-Charles-de-Gaulle abrite encore 66 étrangers, dont 4 enfants, qui subissent les conséquences de cette situation inquiétante. L'Anafé a appelé à une révision urgente du protocole et a saisi les autorités compétentes, espérant ainsi améliorer les conditions de vie des personnes retenues dans cette zone d'attente aéroportuaire. Reste à voir comment les autorités vont réagir pour mettre fin à cette infestation de punaises de lit et assurer des conditions sanitaires décentes pour les étrangers en attente de régularisation administrative à l'aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle.