Bien qu’ils soient souvent pointés du doigt, vu le coût élevé de leurs services, les prestataires informels deviennent la seule référence des Algériens pour la prise de rendez-vous de visa puisque les demandeurs ne réussissent pas à obtenir de créneaux en ligne, avec leurs propres moyens.
Afin de prendre un rendez-vous de visa pour l’espace Schengen, les Algériens rencontrent beaucoup de difficultés. La non-disponibilité des créneaux pousse les citoyens voulant obtenir un visa pour la France à se diriger vers l’un des intermédiaires exerçant dans cette nouvelle activité informelle.
En Algérie, les personnes qui désirent déposer une demande de visa Schengen ne cessent de se plaindre de la rareté des rendez-vous sur la plateforme de VFS Global. Une situation qui a d’ailleurs poussé les citoyens à faire recours aux prestataires informels qui leur facilitent la tâche, et ce à des prix élevés.
Près d'un Smic pour un rendez-vous visa
Cette activité en plein essor consiste à surveiller les plateformes de réservation tout au long de la journée pour pouvoir décrocher un rendez-vous. Les facilitateurs de cette opération complexe proposent alors leurs services à des prix qui varient entre 5 000 DZD et 20 000 DZD, soit l’équivalent de 88 euros (taux du marché noir) par rendez-vous.
D’après les chiffres annoncés par Schengen Visa info, en 2022 les Algériens auraient payé près de 31 millions d’euros de frais de traitement de dossier auprès des services consulaires des états membres de l’espace Schengen, y compris la France.
Le marché noir des rendez-vous en Algérie
Vu la rareté des créneaux, de nombreux demandeurs se dirigent vers un cybercafé situé dans un quartier de Belouizdad à Alger, où se trouve une file d'attente d'une dizaine de personnes qui attendent de déposer leur dossier afin d’obtenir rendez-vous. « Nous faisons la réservation des rendez-vous pour les États-Unis, le Canada et le Royaume-Uni, mais plus pour la France. À cause de la rareté des créneaux, ce n’est plus rentable », a déclaré l'un des employés au média Le Monde.
Le même intervenant souligne que leur travail consiste à guetter la plateforme tout au long de la journée. Une fois qu’un créneau apparaît, ils contactent le client concerné, ce dernier doit leur communiquer l’OTP [One Time Password], il ajoute que « s’il ne répond pas quand nous le contactons, nous passons au client suivant sur la liste ». Rappelons que VFS Global utilise le code OTP afin de lutter contre cette activité informelle. Cela dit, les facilitateurs ont trouvé l’astuce en se faisant parvenir le code OTP de leurs clients.
