Les volcans sont-ils une menace pour les avions ? Selon des scientifiques islandais et danois, les appareils encourent un risque réel. L'éruption du volcan islandais, l'Eyjafjallajökull, en 2010, a paralysé le Traffic européen. Les autorités de l'aviation civile ont décidé de fermer l’espace aérien européen en invoquant le risque que les particules de cendres représentaient pour les avions en vol.
Pourtant, cette décision de suspendre des centaines de milliers de vols a été fortement contestée à l'époque. Aujourd’hui, des scientifiques islandais et danois estiment que cette mesure est pleinement justifiée. Les chercheurs soulignent que les cendres explosives avaient des formes très aiguës, bien plus dures que le verre, l'aluminium, ainsi que les matériaux constitutifs des carlingues d'avion. Un passage à grande vitesse à travers un nuage de cendres aurait pu causer des dommages sévères à la surface des avions, allant jusqu'à opacifier les vitres des cabines de pilotage.
En effet, les premières particules de cendres émises par l'éruption étaient dangereuses : fines, dures et coupantes, comparables à des éclats de verre brisé en milliards de morceaux. Les cendres magmatiques ultérieures étaient granuleuses, mais également dangereuses.
Les cendres fines risquent de provoquer des pannes
Les risques ne s'arrêtaient pas là : les cendres fines de volcan auraient pu fondre dans les réacteurs des avions et s'agglomérer dans les parties plus froides, risquant de provoquer des pannes, sachant que leur point de fusion était à 800° C, bien en dessous des températures internes des réacteurs qui atteignent près de 2000 °C.
Bien que les cendres du volcan islandais n'aient pas présenté de risques pour la santé humaine par inhalation, en raison de leurs faibles concentrations atmosphériques, les scientifiques danois et islandais affirment que leurs recherches ont permis de développer des modèles et des protocoles d'analyses fiables. Ils prétendent être capables d'examiner rapidement la dangerosité potentielle de toute cendre volcanique. En 24 heures, ils peuvent fournir les informations nécessaires aux autorités pour déterminer si la cendre représente une menace réelle pour l'intégrité des avions ou simplement une gêne.
Il est cependant important de noter que les caractéristiques des cendres volcaniques peuvent évoluer au cours d'une éruption prolongée, comme cela a été observé avec l'Eyjafjallajökull. Ces avancées scientifiques offrent néanmoins une lueur d'espoir pour une meilleure gestion des risques liés aux éruptions volcaniques et à leur impact sur le transport aérien.
L'Etna, quel impact sur les vols ?
Il y a quelques jours, l'Etna, le plus grand volcan actif d'Europe, est entré en éruption, suscitant des inquiétudes sur son impact sur les vols. Bien que des explosions spectaculaires aient été enregistrées, l'activité s'est calmée rapidement, minimisant les perturbations. L'aéroport de Catane est resté ouvert, et aucun impact n'a été signalé sur les vols vers l'Algérie ou d'autres destinations.
Les vols entre l'Algérie et l'Europe n'ont pas été perturbés, et les compagnies aériennes ont maintenu leurs horaires. Les experts soulignent que seuls les vols directs Algérie-Turquie survolent la Sicile, minimisant les risques. Cependant, en cas de reprise de l'activité volcanique, des perturbations pourraient affecter les routes aériennes, entraînant des retards, des déviations ou même des annulations.