La nouvelle loi immigration fait couler beaucoup d'encre depuis qu'elle a été votée, le 16 décembre 2023, par le Parlement. Beaucoup de voix se sont élevées pour son retrait, son annulation ou même contre sa légalité. Parmi elles, plus de 5000 professionnels de la santé.
Soutenus par une cinquantaine d'organisations de soignants, ces professionnels de la santé s'indignent et témoignent, dans une tribune publiée le samedi 23 décembre, de leurs inquiétudes par rapport aux conséquences que pourrait avoir l'application de cette nouvelle loi immigration.
Pour eux, les répercussions de la mise en œuvre de la loi immigration seraient non seulement anti-pédagogiques pour les étudiants, mais aussi contraires aux valeurs humanistes donnant le droit au soin et à la santé de tous. Pire, cette loi serait « contraire aux valeurs des droits de l'enfant ». Les signataires de la tribune redoutant des conséquences sanitaires désastreuses et augmentant les urgences médicales. Ils vont aussi jusqu'à s'inquiéter du taux de mortalité infantile et de la propagation de diverses maladies infectieuses.
Pour expliquer cette atteinte à la Convention internationale des droits de l'enfant, les signataires de la tribune citent la limitation du regroupement familial, la complication des démarches administratives nécessaires pour les mineurs isoles ainsi que la limitation des hébergements d'urgence.
Enfin, les signataires appuient leur argumentaire avec le rappel que 25 % des médecins praticiens aujourd'hui constituent des ressortissants à diplôme hors Union européenne. Et que c'est tout bonnement inconcevable, humainement parlant, de refuser de soigner des personnes dans le besoin sous prétexte qu'elles viennent d'un pays étranger alors même que les médecins œuvrant en France viennent, en grande partie, de ces mêmes pays.