Les compagnies aériennes décident de facturer des services supplémentaires, autrefois proposées gratuitement, afin d'augmenter leurs chiffres d'affaires. Bagages, choix du siège ou repas, c'est ainsi que les passagers dépensent plus.
De nombreux services, autrefois inclus dans le prix du billet, sont devenus payants chez certaines compagnies aériennes. Décidément, il s'agit du nouveau modèle économique adopté pour augmenter les chiffres d'affaires. C'est le cas de la tarification des bagages, du choix du siège, du repas et du divertissement.
Transavia, qui était la seule compagnie low-cost à fournir le service bagage gratuitement, a annoncé la semaine dernière qu'elle allait désormais faire payer le bagage cabine à ses passagers. Le Directeur général d'Air France-KLM, Benjamin Smith, a fait remarquer que cette mesure est « déjà en place chez les concurrents de Transavia ».
Comment font les compagnies aériennes pour attirer les clients ?
Les activités « à la carte » comprennent les options que les passagers peuvent ajouter à leur voyage en avion, comme la vente d’aliments et de boissons à bord, l’excédent de bagages, l’attribution des sièges, l’assistance pour les réservations, l’accès à Internet et bien d'autres. Transavia, par exemple, fait payer le bagage cabine à partir de 15 euros. Quant à Ryanair, elle encourage ses clients à réserver des hôtels via Ryanair Room en offrant un crédit voyage de 10 % dans les six prochains mois. C'est ainsi que ces compagnies proposent des prix bas.
Les low-cost jouent sur l'effet de l'affichage d'un prix de base attractif sur les sites Internet. Or, souvent, « lorsqu'on ajoute l'ensemble des options, le prix d'une compagnie à bas coût va être relativement proche de celui d'une compagnie traditionnelle », explique Paul Chiambaretto, professeur de stratégie et marketing à la Montpellier Business School.
Les « recettes annexes », cruciales pour les compagnies aériennes
Chez Air France KLM, les indicateurs pour l'année 2023 sont positifs, avec un chiffre d'affaires record de 30 milliards d'euros, soit une hausse de 14 % par rapport à l'année précédente. Le surclassement, les ventes de produits à bord, les tarifs bagages et les partenariats avec les hôtels ont atteint 950 millions d’euros chez la société franco-néerlandaise, qui vise une marge opérationnelle de 7 % à 8 % entre 2024 et 2026.
Selon le cabinet OAG, la société spécialiste de l'aérien, entre 2013 et 2022, la proportion des revenus annexes dans le chiffre d'affaires des compagnies aériennes plus que doublé. En effet, elle a augmenté pour atteindre environ 15 %, soit plus de 102 milliards de dollars. Ces revenus représentent une source de revenu cruciale dans un secteur aux faibles marges, où la concurrence est féroce.
D'après les prédictions des analystes compilées par l'OAG, la tendance pourrait même s'accélérer avec une croissance annuelle à deux chiffres de ces recettes d'ici à 2030.