Air Algérie se trouve au centre des interrogations concernant les prix des billets qu’elle propose. Un député algérien de France tient un discours dans lequel il s’interroge sur la stratégie commerciale de la compagnie aérienne. Dans une vidéo, il critique ouvertement les tarifs de l’entreprise nationale.
Air Algérie est fréquemment critiquée pour les tarifs élevés de ses billets d’avion, une situation qui suscite régulièrement des plaintes de la part des voyageurs. Cette problématique récurrente a même été mise en lumière dans une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux, dans laquelle le célèbre youtubeur, Anes Tina, a parodié la compagnie aérienne avec une mise en scène sarcastique.
En outre, les tarifs pratiqués par la compagnie aérienne nationale sont également remis en question par Abdelouahab Yagoubi, député représentant les Algériens en France, qui critique ouvertement les prix des billets actuellement en vigueur. En effet, il a partagé un reel sur sa page officielle, où il tient un discours dans lequel il scrute minutieusement les tarifs d’Air Algérie.
Pourquoi Air Algérie propose-t-elle des prix aussi élevés ?
Yagoubi a rappelé qu’en octobre 2022, Aïmene Benabderrahmane, alors Premier ministre, avait annoncé la mise en place d’une commission chargée d’étudier la structure des prix des billets d’Air Algérie. Cependant, « on n’a même pas besoin d’une commission, parce que le prix de référence international est connu », souligne le député. Selon lui, le coût d'un vol d'un Boeing 737 d'une durée d'une heure s'élève à 6 000 dollars.
Ainsi, pour un vol Alger-Paris, d'une durée de deux heures, le coût est de 12 000 dollars (24 000 dollars en aller-retour). Selon les calculs du député, même avec un taux de remplissage de 50 %, le coût de revient par passager ne dépasse pas 80 dollars, soit environ 70 euros.
D’après Yagoubi, ce montant couvre tous les frais, y compris le kérosène, le personnel navigant, le personnel au sol, la maintenance et les taxes aéroportuaires.
Le parlementaire n’hésite pas à évoquer les marges injustifiées d’Air Algérie. « La différence entre 70 et 700 euros est tout de même troublante », affirme-t-il, en citant des compagnies étrangères qui ont appliqué le tarif de 70 euros entre l’Algérie et la France de manière plus juste.
« Nous n’arrivons pas à ouvrir le marché et l’État se met dans une position d’un État centralisateur, donc c’est l’État qui ferme le marché. Eh bien, qu’on opte pour une autre solution », propose Abdelouahab Yagoubi. « Comment, d’une part, on ferme le marché avec une décision administrative centrale, y compris des accords, comme ceux signés en 2006, d’autre part, on parle de l’offre et de la demande ? Nous ne pouvons pas appliquer l’économie de marché dans un marché fermé ! Cette approche n’est pas cohérente », s'interroge le député.
Pour leur part, avec l’approche de la saison estivale, les voyageurs redoutent une hausse encore plus significative des prix.