Travailler sous alias est le système « D » de nombreux étrangers qui vivent en France, notamment ceux qui sont en situation irrégulière. Cette procédure offre aux ressortissants de France, la possibilité d’obtenir des titres de séjours, à condition de fournir un document complet.
En France, de nombreux étrangers se retrouvent dans l’incapacité de se faire régulariser, et ce, même après plusieurs années à exercer une profession sur le territoire français. Une situation qui met en lumière l’ampleur du travail des sans-papiers avec un système qui les ignore, ou feint de les ignorer. Cependant, plusieurs étrangers recourent à un subterfuge répandu parmi ceux qui sont dépourvus de titre de séjour : présenter les pièces d’identité d’une autre personne qui, elle, est en situation régulière, dans le but d’accumuler des bulletins de salaire et de pouvoir justifier son emploi en vue d’une régularisation auprès d’une préfecture. Ce processus est connu sous le nom de « travailler sous un alias ».
Travailler sous alias : une façon d’obtenir un titre de séjour
Travailler sous alias peut être une solution pour certains travailleurs, mais il est important de bien se renseigner sur les risques et les implications juridiques avant de prendre une décision. Sonia Cherfa Anderson, l’avocate spécialisée dans le droit des étrangers en France, apporte des précisions concernant cette procédure.
@soniacherfaanderson Pour ceux qui travaillent avec un alias, voici deux documents d’une extrême importance #droitdesetrangers #cartedesejour #regularisation #titredesejour ♬ son original — Sonia Anderson Cherfa
Selon elle, le premier document important qu’il faudra fournir est une attestation de concordance qui doit être remplie par l’employeur. Elle affirme que « si votre employeur n’est pas au courant, vous ne pourrez jamais justifier de votre activité professionnelle vis-à-vis de la préfecture ». « Vous devez justifier du virement de votre salaire sur le compte bancaire de la personne qui vous a prêté sa carte d’identité française, ajoute Sonia Cherfa.
Elle précise que dans le cas où le salaire est versé sur le compte du travailleur, il faudra justifier de tous les relevés mensuels, qui mentionnent le montant du salaire identique à celui qui est indiqué sur la fiche de paye de celui-ci. La spécialiste insiste sur ce dernier point afin d’éviter tout problème ou ambiguïté avec la justice. « Il faut être en bonne entente avec votre employeur, car il va jouer un rôle crucial », ajoute Sonia Cherfa Anderson à l’attention des personnes qui travaillent sous alias.
Pour rappel, un travailleur étranger non européen en situation irrégulière en France peut obtenir, par l’admission exceptionnelle au séjour, une carte de séjour salarié ou travailleur temporaire. Il s’agit d’une régularisation au cas par cas. L’étranger doit remplir des conditions d’ancienneté de séjour et de travail en France, et déposer sa demande au niveau de la préfecture.