Environ 392 230 étudiants étaient inscrits à l'Académie de Paris en 2022-2023. Pour la rentrée 2024, le nombre risque d'être aussi élevé, voire plus, et les élus de la ville s'inquiètent. Ils estiment que plusieurs dizaines de milliers d'entre eux pourraient se retrouver sans logement lors de la prochaine rentrée universitaire.
Les Jeux olympiques, bien qu'ils apportent de nombreux avantages pour le pays hôte, ne sont pas sans conséquences pour certaines catégories de la population. À Paris, où l'effervescence de cet événement peut être palpable, certaines tranches de la société, tels que les étudiants et les sans-papiers, subissent de plein fouet ses impacts négatifs.
Les organisateurs des JO 2024 font l'objet de critiques acerbes et sont accusés d'avoir déplacé des sans-papiers et des migrants de la capitale française vers la Belgique, et ce, dans le but de « nettoyer » la capitale française en prévision de cet événement sportif mondial. Selon un rapport de la RTBF, chaque jour, de nouveaux sans-papiers arrivent à Bruxelles, suscitant des préoccupations parmi les Belges. De leur côté, des associations françaises dénoncent, depuis des mois, ce qu'elles qualifient d'expulsions forcées.
Des dizaines de milliers d’étudiants parisiens se retrouveront dans les rues
Les élus de la mairie de Paris ont alerté, le lundi 3 juin, sur le risque imminent pour plusieurs dizaines de milliers d'étudiants de se retrouver sans logement à la prochaine rentrée universitaire dans la capitale française. L'offre limitée en matière de logements à louer ne pourra pas répondre à la forte demande, d'autant plus que le nombre d'étudiants à Paris avoisine les 300 000.
Les propriétaires peuvent être tentés de profiter de la demande accrue pour augmenter les loyers, ce qui rend la vie encore plus difficile pour les universitaires déjà confrontés aux coûts élevés de la vie urbaine.
Jacques Baudrier, adjoint (PCF) à la Mairie de Paris en charge du logement, a exprimé son inquiétude auprès de l'AFP face à la proportion croissante de logements « inoccupés », c’est-à-dire utilisés en résidence secondaire ou qui demeurent vacants. Il a averti que Paris risque de ne pas pouvoir répondre à la forte demande des étudiants en matière de logements. « Vu la baisse accélérée du nombre d’annonces, il est probable qu’à la rentrée des dizaines de milliers d’étudiants ne trouvent pas de logement et se retrouvent à la rue », a-t-il déclaré.
Quelle est la solution face au problème de logement à Paris ?
Selon les élus de la ville de Paris, la solution à ce problème est entre les mains de l'État. Ils estiment que cela nécessitera la « libération » des milliers de logements inoccupés dans la capitale, qui sont utilisés comme résidences secondaires ou qui restent vacants, représentant près de 20 % du parc parisien.
Entre 70 % et 80 % de ces derniers sont des petites surfaces, des studios ou de petits deux pièces. Selon Jacques Baudrier « c'est exactement ce qu'il faut pour les étudiants ». Les élus ont proposé un amendement au prochain projet de loi de finances visant à augmenter la fiscalité sur les résidences secondaires et les logements vacants.
L’élu parisien suggère de « doubler, voire tripler, la taxe sur les logements vacants et la taxe d’habitation sur les résidences secondaires ». Jacques Baudrier insiste sur le fait qu'une telle mesure pourrait permettre de « libérer 100 000 logements ».