Alors que des nombreux étrangers attendent leurs titres de séjour, le réseau nîmois des droits de l’Homme et l’Association pour les migrants dénoncent un dysfonctionnement des services de la préfecture. Cette dernière a pris la parole afin de se défendre.
Les préfectures en France jouent un rôle crucial dans la gestion des titres de séjour, étant les institutions responsables de l'octroi, ou non, de ces documents. De nombreux étrangers, y compris des Algériens, dépendent de ces préfectures, notamment pour les demander ou les renouveler. Pour la plupart, il s'agit de sans-papiers qui vivent dans la crainte constante d'être expulsés, ce qui fait des préfectures une source majeure de stress pour eux.
Dans ce contexte tendu, onze associations de défense des droits de l'Homme ont récemment accusé une préfecture française de retarder délibérément les dossiers des étrangers et de travailler en dehors des limites légales. Selon ces collectifs, ces retards mettent en péril la sécurité et le bien-être des demandeurs de titres de séjour, accentuant leur précarité.
Cependant, il est important de noter que les préfectures subissent, à leur tour, une forte pression pour traiter les dossiers dans les plus brefs délais. Une pression amplifiée par la démographie, avec un nombre d'étrangers croissant qui s'établissent en France. Les préfectures doivent donc jongler entre les exigences légales et humaines, ainsi que les contraintes administratives et logistiques.
Délivrer des titres de séjours est une tâche difficile, la préfecture du Gard répond aux accusations
Ils sont des centaines de ressortissants et plus de dix associations à se plaindre de la préfecture du Gard. Les représentants des associations affirment que La Cimade voit passer 2 000 dossiers chaque année et que 70 % n’ont pas de réponse. Jean Launay, de la ligue des droits de l'Homme, souligne que « toutes les préfectures sont en tension, mais le Gard, l’Île-de-France et l’agglomération de Lyon sont les pires ».
Il ajoute que « les retards massifs dans l’obtention des titres de séjour ou leur renouvellement créent des situations humaines inadmissibles. Des familles qui ont fait tous les efforts pour s’intégrer, avec des enfants scolarisés, sont renvoyées à la précarité et à l’errance ».
La préfecture mise en cause se défend en invoquant cette surcharge de travail. Elle argue que les délais de traitement des demandes de titres de séjours sont dus à un afflux massif de demandes et à des ressources limitées, plutôt qu'à une intention délibérée de nuire. Cette situation complexe laisse place au bénéfice du doute, montrant que le problème est multidimensionnel et nécessite des solutions adaptées aux réalités démographiques et administratives actuelles.
« Les associations doivent comprendre qu’afin d’apporter des réponses satisfaisantes à des situations familiales souvent complexes, l’instruction des dossiers nécessite une analyse approfondie », souligne la préfecture. Elle ajoute que « le contexte international actuel (évolutions démographiques et économiques, et crises géopolitiques) fait peser une pression migratoire importante sur le Gard comme sur l’ensemble du territoire national. La préfecture traite, à ce jour, 6 500 demandes de renouvellement de titres de séjour ».