Les Pays-Bas envisagent de réduire le nombre de travailleurs non européens qui arrivent depuis d'autres pays de l'Union européenne (UE). Une pratique actuellement permise par la législation européenne. Cette proposition émane de plusieurs partis politiques néerlandais. Ils estiment que le pays est souvent utilisé comme « porte dérobée » pour les travailleurs étrangers qui contournent les règles en vigueur.
Les lois actuelles de l'UE permettent aux entreprises d'embaucher des travailleurs non européens dans un pays membre et de les déployer dans un autre, si le besoin se présente. Par exemple, un travailleur migrant pourrait être embauché par une entreprise en Grèce et être envoyé en Allemagne ou aux Pays-Bas pour travailler sur un projet.
Cette situation est jugée problématique par certains partis néerlandais, car elle permettrait de contourner certaines obligations sociales et économiques, comme les cotisations et les conventions collectives de travail.
Pays-Bas : Des règles plus strictes pour les travailleurs étrangers
Le ministre néerlandais des Affaires sociales, Eddy van Hijum, a été invité par le SGP à solliciter l'UE afin de rendre ces règles plus restrictives. Selon le ministre, une interdiction pure et simple serait une mesure extrême et devrait être envisagée comme une option de dernier recours. Il a souligné la nécessité de mener une étude approfondie sur la situation avant d'agir de manière plus catégorique.
D'autres propositions qui émergent suggèrent de limiter les catégories de travailleurs étrangers autorisés à travailler dans un autre pays de l'UE. Le parti préconise que seuls les travailleurs gagnant au moins 125 % du salaire minimum néerlandais devraient être autorisés à migrer pour travailler aux Pays-Bas.
Selon les données rapportées par Visa Schengen News, 46 700 travailleurs immigrés originaires de l’UE ou de l'Association européenne de libre-échange (AELE) sont venus aux Pays-Bas en 2022. Une autre partie des migrants est arrivée pour des raisons familiales (31 630) ou pour des études (18 680). Le motif de l’immigration de 31 855 citoyens de l'UE/AELE reste inconnu.
Les partis néerlandais favorables à la limitation de cette main-d'œuvre étrangère estiment que ces chiffres témoignent de la nécessité d'introduire des mesures plus restrictives pour éviter que le marché du travail ne soit saturé et que les travailleurs locaux ne soient pénalisés par des conditions de travail précaires ou inéquitables.