Au Canada, le gouvernement a récemment annoncé une nouvelle mesure qui pourrait bouleverser le quotidien de nombreux travailleurs temporaires étrangers, dont certains d'origine algérienne.
Dès le 27 septembre 2024, une disposition entrera en vigueur limitant le nombre de travailleurs étrangers temporaires à 10 % des effectifs totaux dans les entreprises canadiennes. Ce changement suscite de vives inquiétudes parmi les employeurs et les travailleurs concernés et pourrait avoir des répercussions significatives sur la communauté algérienne du Canada.
Cette nouvelle règle marque la deuxième réduction des quotas en un an. Le gouvernement canadien justifie cette décision par le besoin de « réduire la fraude et le recours abusif au programme des travailleurs étrangers temporaires » et d'encourager les entreprises à investir dans la main-d'œuvre locale. Selon les autorités, cette mesure est nécessaire car « un plus grand nombre de Canadiens qualifiés peuvent occuper les postes vacants ».
Cependant, cette décision pourrait créer une pression accrue sur les employeurs canadiens, en particulier les petites et moyennes entreprises (PME) qui dépendent fortement de cette main-d'œuvre. La Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) a exprimé des préoccupations majeures, soulignant que les restrictions sur les travailleurs étrangers temporaires pourraient aggraver les pénuries de main-d'œuvre dans des secteurs clés comme l'agriculture et l'aide familiale.
Impact spécifique sur les travailleurs algériens
Pour les travailleurs temporaires algériens, cette mesure pourrait signifier la fin prématurée de leur contrat ou des difficultés pour trouver de nouveaux emplois au Canada. Actuellement, l'Algérie figure parmi les pays africains ayant des travailleurs temporaires au Canada, avec environ 1 115 ressortissants recensés. Ces travailleurs sont principalement employés dans des secteurs tels que la restauration, l’assistance à domicile et d’autres métiers où les besoins en main-d'œuvre sont importants.
L'annonce de la nouvelle politique a déjà provoqué des inquiétudes parmi les travailleurs algériens. Certains, comme un jeune marocain résidant à Montréal, craignent que leur contrat ne soit pas renouvelé, ce qui pourrait les contraindre à quitter le pays. La situation est particulièrement préoccupante pour ceux qui dépendent de leurs revenus canadiens pour soutenir leur famille en Algérie ou pour d'autres besoins essentiels.
En outre, la communauté algérienne, bien que minoritaire parmi les travailleurs étrangers temporaires, pourrait voir ses membres confrontés à des défis accrus en raison des nouvelles restrictions. Avec les nouvelles limitations, il est probable que les employeurs se tournent davantage vers des travailleurs locaux, laissant moins d'opportunités pour les travailleurs étrangers temporaires.