Le marché noir des devises en Algérie connaît une période de turbulences notables, marquées par une baisse sensible de la valeur de l’euro face au dinar. Le 15 décembre 2024, l’euro s'échangeait à 256 dinars à l’achat et 259 dinars à la vente sur le marché informel, une diminution après avoir franchi les 260 dinars récemment.
Cette fluctuation est influencée par plusieurs facteurs, notamment les réformes économiques récentes et les annonces du gouvernement concernant l’augmentation de l’allocation touristique. Ces mesures, bien qu’encourageantes, peinent encore à répondre pleinement aux besoins croissants des Algériens en devises.
Malgré une relative stabilité des taux sur le marché officiel, l’écart persistant entre les deux marchés maintient la dépendance au secteur parallèle, reflétant les défis structurels de l’économie algérienne.
Contexte économique et impact des réformes
Le président Abdelmadjid Tebboune a récemment annoncé une augmentation de l’allocation touristique à 750 euros par adulte dès 2025. Cette décision vise à alléger la pression financière sur les voyageurs et à limiter le recours au marché noir. À court terme, cette annonce a contribué à une baisse modérée des taux de change informels, bien qu’elle reste insuffisante pour couvrir les besoins réels des consommateurs algériens.
Les cours des principales devises, telles que le dollar américain et le dollar canadien, ont également montré une légère stabilité sur le marché noir. Le dollar se maintient à 244 dinars à l’achat et 247 dinars à la vente, tandis que la livre sterling atteint 304 dinars à l'achat. Ces fluctuations modérées s’expliquent par des efforts conjoints pour restreindre les transactions informelles et stabiliser les prix.
Marché de l'euro : Les défis persistent
Malgré les écarts significatifs avec le marché parallèle, les taux publiés par la Banque d'Algérie restent relativement stables. Par exemple, l’euro est coté à 140,56 dinars à l'achat et le dollar à 133,57 dinars, reflétant une tentative de la Banque de maintenir des niveaux compétitifs. Cependant, ces efforts sont freinés par les restrictions bancaires et la faible accessibilité des devises officielles.
Les écarts significatifs entre les deux marchés, combinés aux restrictions d’accès aux devises dans les banques, entretiennent la vitalité du secteur informel. Les voyageurs continuent de se tourner vers le marché noir pour des montants illimités mais à des taux souvent plus élevés, renforçant un cercle vicieux économique difficile à briser.
Pour espérer réduire la dépendance au marché noir, le gouvernement algérien devra multiplier les réformes structurelles. Cela inclut non seulement l’élargissement de l’accès aux devises via les circuits officiels, mais également l'alignement progressif des taux bancaires sur ceux du marché informel. Sans une telle approche, le secteur parallèle continuera de prospérer, affaiblissant les efforts de modernisation économique en Algérie.