En 2024, le Canada a mis en place plusieurs réformes visant à encadrer davantage l'immigration, suscitant l'inquiétude de nombreux candidats. Si certaines de ces nouvelles règles visent à freiner l'afflux d'immigrants, elles ne touchent pas toutes les catégories d'immigration, et il est important de savoir quelles sont les personnes concernées.
Le Canada, autrefois perçu comme une destination accueillante pour les étrangers, a récemment commencé à réduire considérablement le nombre de visas délivrés. L'immigration prenant une place croissante dans le débat public, on observe une baisse marquée des visas touristiques, de travail et d'études approuvés ces derniers mois. Ce changement de politique migratoire est illustré par de nombreuses réformes qui ont pris forme durant ce mois de septembre 2024.
Le Canada est toujours ouvert aux étrangers, mais à quel degré ?
D'après une enquête de The Guardian, citant les chiffres de Reuters, le taux de refus de visas a fortement augmenté dernièrement. En janvier, février, mai et juin 2024, les demandes de visas touristiques ont été rejetées plus souvent qu'elles n'ont été approuvées. En juillet, près de 6 000 personnes, parmi lesquelles des étudiants et des travailleurs, se sont vues refuser l'entrée, un chiffre record depuis janvier 2019. Bien qu'aucune modification officielle des politiques d'immigration n'ait été annoncée, ces statistiques révèlent un durcissement des contrôles aux frontières.
Ce n'est pas tout, car de nombreux changements ont été mis en place durant ce mois de septembre et d'autres réformes vont bientôt voir le jour, ce qui peut impacter négativement les étrangers établis au Canada.
Pas de changement pour l’initiative EIC
Bonne nouvelle pour les Algériens intéressés par l’initiative expérience internationale canada (EIC), qui comprend le programme vacances-travail (PVT), le permis jeunes professionnels, le permis stage coop et le volontariat international en entreprise (VIE) : aucun changement n’a été annoncé pour 2024. Cependant, il est à noter qu’à la rentrée de septembre 2024, aucun quota supplémentaire n’a été ajouté pour les Français concernant le PVT Canada. Il s'agit là d'une première, exception faite des années 2020 et 2021 durant la pandémie COVID-19. Si la saison 2024 se clôture comme prévu en octobre, il y a peu d’espoir pour une augmentation cette année.
Quotas pour les permis d’études
L'une des mesures phares de 2024 est la mise en place de quotas pour les permis d’études. Le gouvernement canadien a décidé de limiter le nombre de nouveaux étudiants étrangers à 360 000 pour l’année 2024, soit une baisse de 35 % par rapport à 2023. Cela affecte principalement ceux qui aspirent à poursuivre des études supérieures au Canada. Ce quota vise à réduire la pression sur le marché du logement, une préoccupation croissante au Canada, où trouver un logement abordable est devenu de plus en plus difficile.
Limitation des permis de travail pour les conjoints des étudiants
Autre changement significatif n'a été annoncé. Depuis le 30 avril 2024, il n’est plus possible pour l'époux ou l’épouse d’un étudiant au Canada de demander un permis de travail ouvert, sauf si certaines conditions spécifiques sont respectées. Ces conditions sont consultables sur le site du gouvernement canadien. Cette mesure ne s’applique toutefois pas aux conjoints des travailleurs, mais des changements ont également été opérés dans certains postes frontaliers québécois, où les « tours du poteau » pour les conjoints des travailleurs nécessitent désormais un rendez-vous.
Interdiction des tours du poteau pour le permis de travail post-diplôme
Le tour du poteau, une pratique courante pour obtenir le permis de travail post-diplôme (PTPD), a été interdit en 2024. Bien que cette interdiction ne soit pas très pénalisante, puisque les étudiants peuvent travailler pendant que leur demande de PTPD est en cours de traitement, elle vise à alléger la charge de travail des agents d’immigration dans les postes frontaliers.
Un nouveau programme d’immigration au Québec
Le programme régulier des travailleurs du Québec (PRTQ), voie privilégiée pour l’immigration permanente, sera remplacé le 29 novembre 2024 par le programme de sélection des travailleurs qualifiés (PSTQ). Les détails de ce nouveau programme ne sont pas encore tous disponibles, mais il est essentiel pour ceux qui envisagent de s’établir au Québec de se tenir informés des changements à venir.
Gel de certaines demandes de permis de travail pour les emplois à bas salaires
Enfin, une mesure importante concerne les demandes de permis de travail pour les emplois à bas salaires. Dès le 26 septembre 2024, les demandes de permis de travail dans le cadre du programme des travailleurs étrangers temporaires (PTET) pour ces postes ne seront plus traitées dans les régions où le taux de chômage dépasse 6 %. De plus, la durée de ces permis de travail sera désormais limitée à un an, contre deux ans précédemment. Le Québec a également pris des mesures spécifiques à la région économique de Montréal. Depuis le 3 septembre 2024, les demandes de permis de travail temporaire avec EIMT pour les postes à bas salaires ont été suspendues pendant six mois.