L'Algérie est un pays qui jouit d'une grande diversité géographique et culturelle. Au nord, elle est bordée par la Méditerranée, qui témoigne de sa richesse maritime. Au sud, elle s'étend sur le Sahara qui recèle de ressources naturelles et énergiques. C'est également le plus grand pays d'Afrique en termes de superficie, abritant un patrimoine historique, culturel et naturel remarquable. Voici donc six éléments inscrits au patrimoine mondial de l'UNESCO, témoignant de la richesse matérielle et immatérielle de l'Algérie.
Kalâa des Béni Hammad, M'sila
Il s'agit du bien qui a ouvert le bal à la reconnaissance des richesses du pays. Porté sur la liste en 1980, il aura été fondé en 1007, avant d'être démantelé en 1152, à Msila.
Perchées sur un site montagneux à 1000 mètres d'altitude et d'une beauté séculaire, les ruines préservées représentent un témoignage exceptionnel de la civilisation Hammadite. Fondée comme étant une place militaire, elle est élevée par la suite au rang de métropole. D'ailleurs, elle était la première capitale des Émirs hammadites et a connu un énorme succès à l'époque.
Dans son enceinte, on retrouve un grand nombre de vestiges monumentaux, dont la grande mosquée. Ayant influencé le développement de l'architecture arabe, ainsi que d'autres centres civilisationnels, elle persiste sur cette lancée et continue d'inspirer les esprits artistiques.
Timgad, Batna
Aux Aurès, au nord-est de l'Algérie, l'empereur Trajan a bâti une enceinte carrée sur un plant orthogonal aux alentours de l'an 100. Il s'agit de la magnifique Timgad. Cette cité a su résister aux épreuves du temps et aux antres de la guerre. Elle témoigne également de son origine de colonie militaire romaine, répondant au nom de La Colonia Marciana TRAIANA Thamugadi.
Timgad est la représentation parfaite des préceptes de l'urbanisme romain. En effet, son architecture reflète les idées et les technologies romaines antiques.
Tipaza
Camus, rapporte dans son œuvre, Le premier homme, qu'avant même de monter dans un bateau, toute son imagination est absorbée par cette ville mythique, où le soleil réconcilie les hommes, le ciel bleu les grands-mères, et les ruines les petits enfants.
Sur les rives de la Méditerranée, la ville fut un ancien comptoir carthaginois. Les Romains, à l'époque de leur occupation, en ont fait une base stratégique pour la conquête des royaumes mauritaniens.
Son site archéologique regroupe des complexes fondamentaux qui ont marqué l'histoire de tout l'actuel Maghreb. Fortement signifiants, les deux parcs, localisés à proximité du centre urbain, comprennent tout un ensemble de vestiges phéniciens, byzantins et romains, ainsi que des monuments autochtones, tels le Kbor de Roumia.
La Casbah d'Alger
Fort intime avec la mer, cette ville, bordant de près l'étendue de la Méditerranée, était un exemple significatif de civilisation, et a eu de nombreuses influences sur l'urbanisme, qu'il soit occidental ou sub-saharien.
« Casbah » signifie le point culminant d'une ville, à l'époque Ziride. Ayant accueilli des habitants pour la première fois aux alentours du 6ᵉ siècle, cette ville a gardé ses vestiges. On y retrouve la trace laissée par l'empire ottoman, de nombreuses habitations traditionnelles, des palais, des souks et d'anciennes mosquées. L'ensemble peut être considéré comme une machine à remonter le temps, permettant de partir à la recherche de l'ancienne culture musulmane au bord de la Méditerranée.
Le chant populaire algérien, le Raï
Ayant vu le jour aux alentours de 1920, dans les villes de Sidi-Bel-Abbès et d'Oran, à l'ouest de l'Algérie, un siècle plus tard, en 2022, l'UNESCO l'a inscrit au patrimoine culturel immatériel de l'Humanité.
Les musiciens du Raï utilisaient initialement des instruments traditionnels, tels que le bendir et la gasba. Toutefois, dans les années 1980, sous les ailes de célèbres musiciens, comme Cheb Khaled, Cheb Hasni ou Rachid Taha, le Raï a pris une tournure plus moderne, en incluant dans leurs chansons des instruments plus électrifiés, comme la guitare électrique ou la basse.
Le couscous
Inclus par l'UNESCO dans la rubrique « Savoirs Faire », le couscous a été inscrit au patrimoine culturel immatériel en 2020, aux côtés de la Tunisie, du Maroc et de la Mauritanie. Cela souligne ainsi l'importance de cette spécialité culinaire dans la région du Maghreb, et ce, suite à la candidature conjointe de ces pays.
Élément culturel important en Algérie, sa préparation diffère d'une région à une autre selon les goûts des habitants de chacune. Préparé à partir de semoule de blé, puis dans un couscoussier, il est cuit à la vapeur et présenté avec des légumes, tels que les carottes, les navets, les courgettes et les oignons, accompagné de viandes, telles que l'agneau, le poulet ou le bœuf. Certaines régions côtières de l'Algérie le préparent également avec des poissons, tels que la sardine ou le merlan.
Savoir lié à l'usage de l'Imzad, Touareg
L'Imzad, instrument de musique à corde frottée, est fabriqué à partir de bois et de peau de chèvre. Il est inscrit dans la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’Humanité à caractère partagé, et ce, avec le Mali et le Niger.
L'instrument est exclusivement joué par les femmes, qui le posent sur leurs genoux, étant assises, et jouent au moyen d'un archet en bois.
À ce jour, dans les campements Touaregs, l'Imzad est lié à de la poésie et est fréquemment joué lors des cérémonies. Mélodies glorifiant les histoires et les héros du passé, la musique est souvent accompagnée par les chants des hommes, tandis que les femmes émettent des cris modulés et aigus, ce qui fait la plénitude de la musique Imzad.
Le rituel et les cérémonies de la Sebeïba dans l'oasis de Djanet
Rituel méthodique célébré par les merveilleux Touaregs, cette cérémonie traditionnelle, appelée la Sebeïba, se déroule chaque année dans l'oasis de Djanet, marquant ainsi le début de la saison des pluies.
Vêtues de tenues traditionnelles, les femmes se parent de nombreux bijoux et habits de diverses couleurs. Quant aux hommes, ils portent des vêtements en cuir, ainsi que des turbans. Ils se rendent au Tassili n'Ajjer pour planter des fleurs, des plantes et des arbres.
Cela étant fait, place à une cérémonie festive. Les hommes jouent au tambour et aux flutes, tandis que les femmes se chargent de préparer des mets traditionnels, comme le couscous, des plats à la viande de dromadaire, ainsi que du thé à la menthe, en l'honneur des esprits des ancêtres.
D'une importance culturelle et symbolique pour les Touaregs, les cérémonies de la Sebeïba ont été reconnues par l'UNESCO en 2014.