Si l'Algérie, dans son immensité, a été le témoin de nombreuses œuvres littéraires inspirées de faits historiques, elle l'a été tout autant pour le cinéma mondial.
Dans leur recherche des décors parfaits pour leurs œuvres cinématographiques loin des studios, certains réalisateurs sont tombés sous le charme des paysages de l'Algérie. En effet, de nombreux films de renommée mondiale y ont été, partiellement ou entièrement, tournés. En voici sept qui ont su séduire les amateurs du cinéma du siècle précédent.
Pépé le moko
Ce film français, réalisé par Julien Duvivier en 1937, est une adaptation du roman d’Henri La Barthe, qui porte le même titre. Il relate l’histoire de Pépé le moko, un bandit parisien recherché par la police française lors de l’époque de l’Algérie colonisée. Il se cache dans la Casbah, la forteresse de la ville d'Alger, dont l’architecture hermétique lui offre un véritable refuge. Cependant, sa routine de bandit, de voleur et de bon joueur de cache-cache est bousculée lorsqu’une touriste française vient visiter la Casbah. Étant éperdument amoureux d’elle, il se force à quitter son refuge pour la voir une dernière fois.
Tarzan, l’homme singe
Tout comme le film précédent, Tarzan, l’homme singe est l’adaptation du roman éponyme d'Edgar Rice Burroughs, sorti en 1932. Il s'agit du premier volet de la saga des douze Tarzan, réalisé par W.S. Van Dyke.
Le film évoque la légende des « cimetière des éléphants » qui attise la curiosité de deux protagonistes du film, en l'occurrence, Harry Holt et James Parker. De ce fait, ils partent à la recherche de ce mythe si attirant par son existence douteuse. Les deux chercheurs sont accompagnés par Jane Parker, la fille de James.
Une fois arrivés à destination, certaines des scènes suivantes ont été tournées au Jardin d’essai, situé à Alger. Les explorateurs y rencontrent un homme surnommé Tarzan, vivant au milieu des singes. Admirable par sa force physique et son caractère tendre et humain, Jane succombe à son charme.
La bataille d'Alger
Les livres qui rapportent l’histoire sont, depuis l’avènement du cinéma, en concurrence avec celui-ci. Ce film Franco-algérien, réalisé par Gillo Pontecorvo en 1966, retrace l’essentiel de la bataille d’Alger entre 1954 et 1957, une période du soulèvement du peuple algérien contre le colonialisme français.
Ali la pointe, alors qu’il jouait, étant ivre, à des jeux de hasard interdits par la police, se fait repérer par celle-ci et prend la fuite. Sur son chemin, il se fait interpeller par un agresseur, en voulant rétorquer, il se fait tabasser par le reste de la troupe. Entre-temps, il est rattrapé par la police et a été emprisonné pendant cinq mois.
À sa sortie, et ayant assisté à l'exécution d’un nationaliste dans la prison où il a été incarcéré, un membre du FLN entre en contacte avec lui dans l’espoir de le faire participer au combat de décolonisation.
Trois ans après l’indépendance, le tournage du film a commencé dans les rues de la Casbah, caméra à l’épaule. Pour l'anecdote, le rôle d'Ali la pointe a été interprété par Brahim Haggiag, un paysan repéré au hasard par le réalisateur dans un marché à Alger.
L’étranger
Albert Camus a vu son célèbre roman, L’étranger, se transformer en une œuvre cinématographique. Le film franco-italien a été réalisé par Luchino Visconti en 1967, soit 25 ans après l’apparition du livre qui a valu le prix Nobel de la littérature en 1957 à l'auteur.
Tout comme le livre, le film, tourné dans les rues d'Alger et de Tipaza, relate l’histoire d’Arthur Mersault, dont la vie semble osciller entre la banalité de l’existence et l’indifférence de l’âme, tout en passant, paradoxalement, par l’amour de la vie et des paysages.
Les acteurs qui y ont joué dominaient la scène mondiale à l’époque, notamment Marcello Mastoianni, dans le rôle de Mersault, et Anna Karina, rendue célèbre par les films de Godard. Avant de commencer la réalisation du film, c'est Jean Renoir qui était censé être derrière la caméra, tandis qu'Alain Delon devait jouer le rôle de Mersault.
Profession : reporter
Profession : reporter est un film cosmopolite réalisé par Michelangelo Antonioni en 1975. David Locke, interprété par Jack Nicholson, un reporter britannique qui se trouve en Afrique dans un hôtel situé dans un taudis du désert, découvre que son voisin de chambre, Robertson, est mort. Il décide donc d'usurper l’identité de ce dernier et de suivre son parcours. Il ne tarde pas à s’attirer des ennuis en découvrant que Robertson était un trafiquant d’armes.
Tourné dans différentes régions du monde, la scène du début a été réalisé dans le nord du Tassili n’Ajjer, au sud-est de l'Algérie, à une centaine de kilomètres de la frontière libyenne, sachant qu’à l'époque, la région s'appelait Fort-Polignac.
Z
La guerre froide était à son apogée en 1960. Un imposant député et chef d’un parti opposant, nommé le docteur par ses compères, a assisté, lors d’une conférence qui a dégénéré, à l’assassinat de l'un de ces derniers. Il entreprend dès lors une enquête pour élucider ce meurtre, qui a l’air prémédité, pour enfin découvrir la participation de l’armée et de la police.
Réalisé par Costa-Gavras et sorti en 1969, ce film franco-italien est une adaptation du roman éponyme de Vassilis Vassilikos. Le tournage a eu lieu principalement dans les rues d'Alger, avec l’autorisation du ministère de la Culture. Au festival de Cannes de 1969, le long métrage a reçu le prix du jury et le prix d’interprétation masculine, décerné à Jean-Louis Trintignant.
L'Atlantide
Inspiré du roman éponyme de Pierre Benoit, L'Atlantide est un film muet franco-belge réalisé par Jacques Feyder en 1921. Il retrace l’histoire de deux officiers français perdus dans le Sahara, au sud de l'Algérie. Par la suite, ils ont été capturés par des hommes qui prétendaient être les laquais de la reine Antinoë, présumée reine de l’Atlantide et héritière des Atlantes, descendante de Neptune, le dieu de la mer.
